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Les rêves bleus des enfants de poussière
Le livre « Les rêves bleus des enfants de poussière » décrit les histoires de 5 jeunes sahéliens (en fait du Nord-Cameroun) qui font face aux difficultés de la vie (dégradation de leur environnement, guerre civile, traditions qui empêchent les filles de vivre leurs amours et d'étudier, etc.) et qui, par la force de leur volonté, arrivent à s'en sortir et à apporter de la joie autours d'eux.elles. Régis avait écrit la première ébauche de ces contes pour ses filles, vivant au Cameroun dans un milieu privilégié, pour qu'elles découvrent la réalité des enfants du peuple. Le livre a été illustré par Halima, enfant de l'assistance publique qui a appris seule à peindre.
La forêt africaine, Régis en est tombé amoureux au Gabon, où il a effectué des inventaires dans des zones totalement isolées. Dans les villages, il a découvert l’art des conteurs africains, interagissant avec le public qui les entouraient, jeunes, vieux, femmes et hommes, locaux ou étrangers de passage. C’est au nord du Cameroun qu’il a le plus vécu avec la population dont il comprenait la langue véhiculaire, le Fulfuldé et dont il a fait sienne beaucoup de leurs aspirations.
Par son métier de chercheur, Régis veut contribuer à protéger l’environnement et en particulier les arbres et la faune. Mais ces arbres, il veut qu’ils s’intègrent à des paysages où l’on trouve des forêts aménagées pour la production de bois, les activités ludiques ou de cueillettes, mais aussi des champs et pâturages, où les oiseaux volent d’arbre en arbre. Bref, des paysages modelés par un être humain qui aurait la sagesse et l’intelligence d’imiter le fonctionnement et la diversité de la forêt, plutôt que de la dominer brutalement ou de la détruire. Arrivé à la fin de sa carrière scientifique, il se rend compte qu’il ne suffit pas d’écrire des articles, de diffuser des messages techniques ou de déverser de l’argent pour faire des reboisements mais qu’il faut aider à l’évolution des cœurs des populations qui vivent dans ces paysages. Il pense que ce sont les enfants qui devront relever les défis d’une gestion respectueuse de l’environnement au profit d’un monde plus juste, plus pacifique et, finalement, plus « confortable ». Puisse ces contes y modestement contribuer !
Régis Peltier est né en 1953 dans une famille de petits "polyculteurs-éleveurs" du Haut-Languedoc. Il a obtenu son diplôme d'ingénieur agronome en 1976 à l'ENSAIA et d'ingénieur civil des forêts, en 1977 à l'Engref de Nancy. Après un voyage "initiatique" qui l'a conduit, à travers la moitié de l'Asie , jusqu'au pied de l'Everest, il a effectué l'équivalent de son service militaire en tant que Volontaire au Gabon, où il a conduit des inventaires en grande forêt, en préalable à la construction du chemin de fer transgabonais. Il a été ensuite recruté par le Ministère de la Coopération Française pour diriger un centre de recherche forestière au Burundi qui appuyait plusieurs projets de reboisement, de protection des eaux et du sols et du dernier massif forestier d'altitude qui deviendra le PN Kibira. Le Centre Technique Forestier Tropical qui sera plus tard intégré au Cirad, lui a alors confié son centre de recherche, en collaboration avec l'IRAD Cameroun, dans le nord de ce pays. C'est là qu'il montrera qu'il est beaucoup plus efficace de faire planter des arbres par des agriculteurs ou des éleveurs, dans leurs propres territoires que de le faire dans le cadre de boisement d'état ou de projets éphémères. Après avoir créé puis dirigé le programme Agroforesterie au Cirad, puis le département Foresterie Rurale Tropicale au sein de l'Engref, il a terminé ses 45 ans de carrière en encadrant de jeunes chercheurs. Enfin retraité, il constate que ses presque 300 références scientifiques de la base bibliographique Agritrop du Cirad n'ont pas grande influence sur le comportement des agriculteurs essarteurs et chasseurs-cueilleurs et qu'il faudra un jour plus toucher les cœurs de la jeunesse plutôt que de se limiter à convaincre les scientifiques. C'est pourquoi il a publié un recueil de contes poétiques en ayant l’espoir qu'il soient un jour traduits dans des langues locales des pays du sud et diffusés dans les écoles.