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Portrait - Danseuse professionnelle et étudiante ingénieure à AgroParisTech
2024 est l’année où Paris accueillera les Jeux Olympiques : c’est aussi l’occasion de partir à la rencontre de nos sportifs à domicile ! Juliette Ferlay, étudiante en deuxième année du cursus ingénieur à AgroParisTech et sportive de haut niveau en danse, nous en dit plus sur son parcours et sur ses aspirations.
Mon parcours avant AgroParisTech
Je viens d’Aix-les-Bains et j’ai commencé la danse très jeune, à l’âge de 4 ans. J’ai d’abord suivi des cours de danse classique, de modern jazz, de barre au sol et de contemporain. Au collège puis au lycée, je pratiquais la danse tous les jours, c’était une vraie passion même si je n’envisageais pas, à cette époque, de pouvoir vivre de la danse. Alors je me suis focalisée sur les études en souhaitant intégrer après mon bac la prépa BCPST* au prestigieux lycée Champollion de Grenoble : j’ai eu la chance de ne pas être prise dans cette prépa !
Car à la place, j’ai été acceptée au DUT ABB** à Clermont-Ferrand. Ce qui a été déterminant pour moi : je découvre à Clermont que j’ai du temps pour concilier mes études et ma passion pour le sport en général et la danse en particulier. En parallèle, j’intègre le « cursus formation » de Hemysphère Dance School où je découvre la compétition, les tournages vidéos et les danses urbaines. La prof de danse me réconcilie avec moi-même : elle reconnaît mon potentiel et active chez moi le désir de créer.
C’est là que tout s’enchaîne ! Je monte mon premier solo, Fil (en modern jazz), qui est sélectionné au niveau régional pour le concours national de la CND (Confédération Nationale de Danse). Malheureusement, ce dernier est annulé à cause de la crise sanitaire en 2020. Je crée l’année suivante mon second solo : IA (Intelligence Artificielle) catégorisé comme « autre style ». En fin de DUT, le concours se représente et les deux solos sont sélectionnés à l’unanimité pour le concours national où ils remportent chacun un premier prix. La sélection unanime de IA me fait m’absenter quelques jours de la prépa pour m’emmener jusqu’en Italie où je remporte un second prix au championnat européen ainsi qu’une bourse pour un stage intensif de deux semaines à Los Angeles. Heureusement cette absence ne m’aura pas valu ma place au concours, et j’intègre le cursus ingénieur d’AgroParisTech en septembre 2022.
Baptiste Panerai / Juliette Ferlay, cheffe pompom (au sommet de la pyramide), à la garden party 2023 d'AgroParisTech.
AgroParisTech et la danse, un mariage possible grâce à une bonne collaboration
Je rentre à AgroParisTech avec le statut sportif de haut niveau universitaire, que j’ai obtenu grâce à mes prix européens et grâce à l’Université Paris-Saclay (dont AgroParisTech est membre fondateur).
Au vu de mon statut, j’ai donc des aménagements particuliers et heureusement, le personnel de l’administration est maintenant très compréhensif. Mon statut étant quasiment unique dans l’école, il faut qu’on apprenne ensemble à s’adapter pour me permettre de concilier ma pratique de la danse et mes études. J’ai le privilège d’avoir également accès à une salle de sport à Polytechnique pour pouvoir m’entrainer. Mes absences sont tolérées dans le cadre de ma pratique sportive même si parfois j’ai dû batailler pour qu’elles soient acceptées afin de ne pas être pénalisée. J’obtiens ainsi au cours de ma première année l’Examen d’Aptitude Technique (EAT) en danse jazz en candidat libre. En parallèle de ma deuxième année, j’intègre professionnellement la Oups Danse Company en tant que danseuse interprète pour le spectacle « Championnes en meute ». Je m’accroche et je valide mes examens avec beaucoup d’organisation et quelques allers-retours entre ma résidence de danse et l'école. Ainsi, je réussi à suivre ma scolarité et forge mon double avenir professionnel. Fun fact : le fait d’avoir été cheffe pompom lors de ma première année à AgroParisTech a joué en ma faveur pour mon recrutement dans la troupe de danse !
Ce n’est pas facile de concilier les deux car je souffle très peu à côté, je n’ai pas de moments de répit entre les deux, je dois toujours rattraper ou combler mes absences d’un côté comme de l’autre mais j’ai de la chance car la danse m’a appris la rigueur et l’organisation. Je suis capable de me donner à fond à des moments où j’ai besoin d’intensifier ma productivité… C’est un choix que j’ai fait et que je ne regrette pas malgré les compromis ! Le spectacle que nous préparons pour une tournée à partir de mai 2024 me prend beaucoup de temps, mais je réfléchis déjà à l’année prochaine qui est une année de potentielle césure. J’ai des envies et des projets plein la tête.
Mes aspirations
Jules Azélie / Juliette Ferlay a participé à l'édition 2024 du TEDx AgroParisTech.
En deuxième année du cursus ingénieur, j’ai choisi le domaine d’approfondissement « ingénierie et santé : homme, bioproduits, environnement » car je souhaite travailler plus tard dans le domaine de la santé même si mon projet professionnel est encore un peu flou. Ce que je sais en revanche, c’est que je voudrais réussir dans mon futur métier à faire des ponts entre mes compétences en danse et le domaine de la santé : je tiens autant à l’un qu’à l’autre. C’est un double diplôme un peu spécial finalement !
J’ai besoin d’une cassure, d’un rythme plus calme pour trouver ce qui me conviendrait le mieux à l’avenir, une fois mon diplôme en poche. Mais aussi de continuer de mener mes projets de danse (la fin du spectacle « Championnes en meute », et peut-être commencer à passer mon DE (Diplôme d’enseignement) en danse). Je profiterai également de cette année pour me dépayser avec un projet associatif avec deux amies étudiantes et certainement la réalisation d’un documentaire sur notre voyage. Nous voudrions étudier la biodiversité et les problématiques liées à la conservation de la faune et la flore au cours d’un voyage de cinq mois en Asie.
J’ai déjà pu me prouver que c’était possible de concilier mes deux vies, et ça c’est une fierté que j’ai d’avoir réussi à le faire.
* biologie, chimie, physique et sciences de la Terre
** Analyses Biologiques et Biochimiques
Cet article a été co-écrit par Juliette Ferlay (APT 22) et la direction de la Communication d'AgroParisTech : communication@agroparistech.fr
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