Carnet / Nominations
Portrait - De Fleury-Michon à la création de Fermes En Vie
Simon BESTEL PG96
Un parcours assez « classique »
Très intéressé par le monde du vivant et plutôt attiré par l’entreprise, je suis entré à l’Agro après une classe prépa à Saint-Etienne sans conviction chevillée au corps sur ce que devait être mon rôle dans la société. Je garde un excellent souvenir des années d'école et en particulier les rencontres que j'y ai fait. C'est d'ailleurs au sein de ma promo que j'ai rencontré un de mes associés chez Fermes En Vie, Marc BATTY. A la fin des études j’ai tout de suite voulu me confronter au terrain : j’ai choisi les opérations et l’industrie agroalimentaire en débutant chez Fleury-Michon. Après quelques années en France et en Italie et une césure pour un troisième cycle à l’ESSEC, je suis ensuite entré dans le « must » pour moi à l’époque, Danone, et une carrière dans les achats. Quelques allers-retours au sein de filiales et à l’extérieur du groupe, et la quarantaine approchant, mes convictions se sont mises à évoluer.
Reprendre notre avenir en main
Le premier déclic fut la crise de 2008. Passionné de macro-économie et suivant les publications de plusieurs personnalités hétérodoxes en la matière, ces dernières m’avaient convaincu, dès 2006, qu’une crise majeure couvait. Et pourtant, personne ne semblait voir l’éléphant dans le couloir. J’ai donc suivi le déroulement de cette crise de manière détachée, comme le spectateur d’un film dont on connait déjà le scénario. Assez déstabilisé par cette expérience, et aiguillé par de nombreuses lectures, j’ai alors cheminé pas à pas vers une décision radicale (à mon échelle) : je devais créer ma propre activité. Je ressentais le besoin impérieux d’être un acteur à part entière des changements que notre société doit absolument opérer face aux défis, en premier lieu climatique, qui nous menacent. Un premier pas avec la startup Promus m’a permis de murir mon ambition actuelle avec Fermes En Vie : accompagner la transition agroécologique des exploitations françaises (et au-delà je l’espère).
Et l’Agro dans tout cela ?
Je suis convaincu que mes études à l’Agro ont été décisives. Même si à l’époque on parlait très peu d’agroécologie, j’ai été formé à la complexité des systèmes vivants. C’est une clé aujourd’hui pour comprendre qu’il n’y a aucune solution simple à l’immensité des défis à venir, et que les leviers d’action sont multiples. Tout miser sur l’émergence d’une ou plusieurs technologies miraculeuses sans modifier notre trame de fonctionnement me parait pour le moins dangereux, voire suicidaire. Il faut au contraire opérer un changement radical de modèle, qui sera lui-même supporté pas la technologie. Et la formation des jeunes Agro me parait particulièrement bien adaptée à la pluralité des disciplines et des domaines qu’il faudra maitriser pour accompagner ce bouleversement.
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